Publié le 17-10-18

Loin de l'agitation incessante des rues d'Hanoi, on se retrouve dans les territoires vallonnés du nord-est du Vietnam, non loin de la frontière chinoise. En sillonnant ces terres, théâtre de guerres jusqu’au siècle précédent, vous découvrirez les richesses culturelles de ces ethnies dont la ressource principale reste l’agriculture. Un petit coin du monde encore préservé.


Premier contact sur les bords du Lac Ba Be

Le voyage commence quelque part dans un petit village d’un parc national au fond du lac Ba Be.

La nuit ne nous a pas attendus et nous nous entassons avec nos bagages dans deux bateaux à moteur qui se dirigent vers le village de Pac Ngoi, petit point lumineux que nous apercevons au loin.


Nous nous installons dans notre « gite », une jolie maison en bois sur pilotis.

Le lendemain au petit déjeuner, nous nous découvrirons la vue sur le lac et les rizières alentours.Plus tard, une première balade à travers la campagne et les montagnes nous offre un premier contact avec la vie locale et les travaux des champs auxquels les nombreuses ethnies s’attèlent.Nous poursuivons notre séjour avec un tour en kayac sur la rivière Nang, au milieu de la forêt tropicale. Elle nous ramènera sur le lac où nous profiterons d’une première baignade dans cet écrin de nature.


A travers Quang Uyen jusqu’aux portes du nord


Après ces quelques jours autour du lac Ba Be, Coung, notre guide vietnamien nous propose d’embarquer pour une immersion grandeur nature dans les territoires montagneux du nord-est du pays.Direction la région de Quang Uyen et son chef-lieu Cao Bang.

La route devient sinueuse et notre chauffeur de bus expérimenté jongle avec les obstacles.


C'est ainsi que l'on conduit au Vietnam et ça passe toujours !

Progressivement, les paysages très verts des rizières laissent la place à un paysage unique en son genre de formations calcaires abruptes.


Pour tenir la route, une pause énergétique nous attend. Au menu, gâteau de riz fourré aux œufs de fourmis emballé dans sa feuille de bananier. Un peu gluant mais apetissant!

Un peu plus tard, nous nous arrêtons dans un village de l'ethnie des Tay. Ici, tout le monde s'affaire à sa tâche. Certaines femmes rentrent des champs, d'autres y sont encore et désherbent les plantations de maïs ou de tabac.Devant les habitations en bois aux murs en torchis, des petits cylindres de bambous jonchent le sol.


Ils sont les signes de la fabrication de bâtons d'encens, principale activité économique locale.


Notre bus redémarre déjà et se fraye un passage au milieu des écoliers ou des troupeaux de buffles qui rentrent dans les villages.Quand il s'arrête enfin, nous embarquons notre paquetage pour rejoindre à pied notre première maison chez l'habitant dans le village de Pac Bing. Le maître des lieux, heureux de faire notre connaissance, nous accueille avec sa femme et leur jeune fils d’à peine un an. Le trek des montagnes du nord peut désormais démarrer!


Première soirée au nord du Vietnam


La nuit tombe déjà et nous prenons place dans l'immense grange en bois sur pilotis qui nous servira de palais pour la nuit : une grande table conviviale au milieu, des matelas disposés tout autour avec chacun sa moustiquaire.Peu importe s'il y a quelques courants d'air, c'est simple et chaleureux à la fois.

Un atelier de cuisine est organisé pour nous apprendre la fabrication des nems.


Chacun s'y essaye avec plus ou moins de doigté. Le petit garçon, haut comme trois pommes, joue jusqu'à épuisement avec ces gens venus d'ailleurs.Avant de passer à table et en guise de bienvenue, le traditionnel verre d'alcool de riz nous est offert. Puis, un repas gargantuesque nous est servi. Assortiment de plats maisons et de produits locaux, un vrai régal ! Nous trinquons encore et encore pour faire honneur à ceux qui sont fiers de nous faire découvrir leur façon de vivre.Il est à peine 22 heures, il est déjà temps de se coucher. Demain, il faudra être en forme !


De la vallée de Nua au village de Than Giap


Le lendemain matin, nous nous préparons pendant que notre accompagnateur local, machette à la main, trépigne d'impatience. Nous prenons notre temps : première couche de lotion anti moustique, deuxième couche de crème solaire et couverture intégrale des jambes pour éviter les sangsues. Nous n'en verrons d’ailleurs quasiment aucune!La troupe se met enfin en marche à travers une belle forêt de bambous qui laisse progressivement la place à une végétation plus dense.

A travers cette jungle, nous atteignons un sommet situé à 700 mètres d'altitude d'où le panorama sur les montagnes alentours est splendide.


La descente dans la vallée de Nua est rocambolesque : le chemin est raide et ça glisse un peu ! Notre guide nous équipe de bâtons et c'est presque sans encombre que nous regagnons la vallée.Les champs réapparaissent enfin. Puis les villages. Les habitants des ethnies Tay et Nung nous offrent de nombreux sourires lors de notre passage et reprennent aussitôt leurs activités. Nous apprécions ce spectacle vivant et authentique.  Pour la pause déjeuner, ça sera un pique-nique champêtre au croisement des passages. La vie locale se poursuit autour de notre table, magique. Pas de temps à perdre, nous poursuivons nos déambulations pour rejoindre la rivière Bac Vong et faire un arrêt devant une magnifique chute d'eau.

Nous aurons le privilège de nous baigner aux côtés de quelques buffles dans un décor de film.


Puis, nous faisons un petit tour en radeau de bambou pour rejoindre au coucher du soleil le village de Than Giap où nous sommes attendus par notre deuxième famille d'accueil... Plus traditionnelle, la maison d'hôte en torchis est située sur les hauteurs. Une terrasse avec vue panoramique sur la vallée sert de prétexte pour se faire servir un thé avec des feuilles que nous avons ramassées le matin même.Le repas est tout aussi gargantuesque que la veille : liseron d'eau, nems, haricots verts, porcs au caramel, tofu, soupe de légumes et grand bol de riz! En confiance, le maître de maison nous présente sa famille avec laquelle nous partageons un long moment après le dîner.


Dans la vallée de Cao Thang



Les habitants, curieux, nous interpellent et nous présentent fièrement leurs enfants. Nous sommes un peu l'attraction du moment, dans la joie et la bonne humeur.Pour le déjeuner, nous sommes attendus dans une échoppe locale. La table est disposée au milieu des sacs de riz et autres produits de consommation courante. Comme chaque jour, les plats sont abondants et variés. On ne mourra pas de faim!Une petite sieste et nous reprenons la piste à travers de petites forêts.


Un lac de barrage permet aux plus téméraires une baignade rafraîchissante

Nous gagnons ensuite notre nouvelle résidence chez l'habitant dans le village de Po Tau. En chemin, des hommes s'affairent pour couler du béton et prolonger la route. Le pays est en plein développement et les infrastructures poussent comme des champignons.Notre dernière maison, en briques cette fois est plus confortable. La famille nous accueille et enchaîne les tournées d'alcool de riz pour fêter notre venue, la dernière étape de notre trek ou tout simplement la vie comme ils disent. À quelques pas de là, une salle de karaoké nous attend. La nuit nous appartient dans ce petit bout du monde...


La fin du trek et la baie d’Halong



Le lendemain matin, le réveil est plus difficile. Nous rechaussons les baskets pour une dernière promenade sur les berges le long de la rivière dans la vallée de Trung.Petite traversée du village de Po Tau avant de profiter de ces derniers moments de nature. De ci, de la, un mariage se prépare, des hommes pêchent ou des femmes font la lessive dans la rivière.En traversant une route goudronnée, notre bus nous ramasse et nous conduit quelques kilomètres plus loin à la frontière avec la Chine pour admirer la grande cascade de Ban Gioc, l'une des plus belles du Vietnam.


Nous reprenons ensuite la route en direction de la Baie d’Halong, connue dans le monde entier.

Nous embarquons sur un petit bateau pour rejoindre l’Île de Cat Ba. L’ambiance a changé : elle est devenue plus touristique et plus farniente, ce qui nous donne envie d’une petite baignade.Le lendemain, nous explorons de manière plutôt sportive les rivages encore préservés de l’île. C’est en kayac de mer que nous déambulons entre les ilots en observant la vie locale des pêcheurs qui ramassent les coquillages.Le jour J arrive enfin. Nous embarquons sur une jonque pour la croisière en Baie d’Halong. Je ne dévoilerais pas les charmes de cette nuit dans l’un des plus beaux sites naturels (ou presque) d’Asie du sud-est.Après ces instants magiques, il est déjà l’heure de rentrer.  



Un article de Bertrand-Manterola