Votre enfant revient de colo et il ne vous parle que de Romain, Justine et Leïla ? Pas étonnant ! Mais comment font les animateurs pour marquer autant l’esprit et le séjour de votre enfant alors que vous peinez au quotidien à garder son attention plus de 20 minutes ? À croire que ce sont des super-héros ! Avouez que vous mourrez d’envie de connaître leurs secrets.

Nous avons enquêté pour vous auprès de Fanny et Pierre, deux fidèles animateurs UCPA qui disposent de plusieurs tours dans leur sac !

1. Le premier outil de l’animateur ? Le jeu !

Les premières heures d’une colonie sont celles où les enfants apprennent à se connaître et à se découvrir. « En colonie, les enfants viennent de tous les milieux sociaux, de différentes régions de France, etc. C’est important qu’ils s’ouvrent aux autres qui sont différents d’eux », explique Fanny, 22 ans, animatrice depuis cinq ans.

Alors, comment les aider à briser la glace ? Avec des jeux « icebreaker », justement. La première étape est que chaque jeune connaisse les prénoms des autres. 

« Dès le premier jour, nous leur proposons de se réunir en cercle. Chaque enfant donne des actions à faire à deux autres. À la fin de la partie, tout le monde a cité le nom de chacun au moins une fois » précise Pierre, 24 ans, animateur depuis quatre ans. Le jeu permet ainsi d’apporter de la cohésion au groupe.

Le jeu peut également servir à gérer l’entretien des chambres.

L’idée de Fanny ? Des challenges à points organisés sur une journée ou sur la semaine. « On note le rangement de chaque chambre, la décoration faite, etc. Les enfants se prennent au jeu du concours sans se rendre compte qu’ils sont en train de nettoyer », sourit l’animatrice.

À la clé, des chambres propres et, surtout, plusieurs bénéfices pédagogiques. « On apprend aux enfants à devenir autonomes et responsables de l’entretien de leur chambre et des lieux où ils logent », pointe Pierre.

Le jeu aide aussi à canaliser les jeunes lorsqu’il faut attendre le bus, par exemple. 

Pour les faire patienter, on fait un jeu sans matériel en lançant des défis, en racontant des histoires, etc.

Pendant ces jeux, nos animateurs briefent les plus grands en leur demandant d’aider les plus petits ou d’intervenir s’ils ont des difficultés.« Cela les responsabilise d’encadrer. Et les plus jeunes sont fiers d’avoir le soutien des plus grands. Cette dynamique aide à créer le collectif », souligne l’animateur.

2. L’écoute et le dialogue au service de l’animateur

Dès son arrivée sur le lieu de sa colonie, votre enfant est convié à une première réunion. L’idée est d’y parler des règles à suivre. Plutôt que de lui imposer des consignes sans explication, nos animateurs l’interrogent, ainsi que les autres jeunes : d’après eux, que peuvent-ils faire ou non ? « On encadre la discussion », indique Fanny. « Chacun donne son avis. Et on dresse la liste des règles à suivre pendant la colonie au fur et à mesure des échanges. Ce moment de partage permet aux enfants de prendre conscience des raisons pour lesquelles ces règles existent. »

« Et, d’un point de vue pédagogique, chaque enfant peut mieux les retenir et les comprendre.

En tant qu’animateur, on a le rôle du grand frère ou de la grande sœur. 

Les parents ne sont plus là. D’un côté, les enfants se sentent assez libres de faire ce qu’ils veulent. Et de l’autre, il faut instaurer des règles. On est responsables d’un séjour, on a la charge d’enfants d’autres personnes, donc il est important d’être ferme dès le départ », ajoute Pierre.

Cet été, avec les nombreuses mesures liées à la Covid-19, cette discussion a été essentielle pour faire comprendre à chaque enfant l’importance des nombreuses consignes sanitaires à respecter : « On leur a expliqué que les règles venaient du gouvernement avec l’appui d’experts scientifiques. On leur a aussi précisé que la colonie ne pourrait pas avoir lieu si personne ne les suit. Grâce à ça, on n'a eu aucun problème ».

L’écoute et le dialogue se retrouvent aussi tout au long du séjour, et notamment pendant le créneau de 17h à 19h. Pendant ce rendez-vous quotidien, l’équipe d’animation propose des activités pour jouer ou se dépenser mais aussi des activités propices à la communication, la réflexion et l’expression de chacun.

Comment ça se passe ? Pour les 7-11 ans, c’est un temps calme avec des lectures de contes, de petites histoires, etc. Pour les adolescents, ce sont des débats autour de sujets d’actualité, des réseaux sociaux, etc.

« Cela permet de faire retomber l’adrénaline après les activités sportives de la journée. Ensuite, on discute de ce qu’ils ont fait. Je cherche à savoir ce qui s’est passé, ce qu’ils ont aimé, pas aimé, etc. », explique Pierre.

« Ce n’est pas parce qu’on met des activités en place qu’on ne peut pas les changer s’ils ont d’autres idées. On les encourage à être force de proposition. »

Pour Fanny, cette approche est essentielle à l’ambiance et au bon fonctionnement du séjour : « Notre rôle d’accompagnateur est de faire en sorte que les jeunes passent le meilleur séjour possible. On met en place ce que les jeunes veulent faire. On n’est pas là pour imposer des animations et faire un planning strict. C’est leur colonie ! »

3. La musique, la botte secrète de l’animateur

Comment obtenir l’attention d’une kyrielle d’enfants tout en douceur et dans la bonne humeur ? C’est un sacré challenge. Nos animateurs ont une astuce secrète pour donner le signal et indiquer que c’est l’heure de se réunir : la musique !

« Quand on veut l’attention de tous les enfants ou leur passer collectivement un message, on diffuse une chanson dans le centre. »

« Pour que le morceau les interpelle, on leur fait choisir la musique de la semaine. Dès qu’ils l’entendent, ils se rassemblent au point de rendez-vous. Cet été, chaque colonie a choisi le titre “Savage Love” entendu sur le réseau social TikTok. Les enfants la connaissaient tous par cœur et étaient contents de l’entendre, de chanter ou de danser », s’amuse Pierre. Cette méthode aide à la convivialité entre les jeunes, permet aussi de créer des souvenirs et ajoute un peu d’enchantement au quotidien.

La musique est aussi un bon moyen pour gérer les réveils souvent tardifs des adolescents (les plus jeunes se réveillent d’eux-mêmes aux aurores – vous l’avez peut-être déjà constaté !). « On attend le mercredi pour instaurer le réveil en musique. C’est important de mieux connaître les enfants pour pouvoir les taquiner gentiment. Une enceinte est mise en place dans le couloir pour diffuser des morceaux. Cela permet de réveiller les jeunes tout doucement, sans être obligé d’aller les voir un par un. Ils sont ainsi autonomes et responsables et se préparent seuls pour le petit-déjeuner dès ce signal », conclut l’animateur de 24 ans.

Jeu, dialogue, musique, etc. Nos animateurs ont à leur répertoire toute une gamme d’outils qu’ils utilisent pour parvenir à une seule fin : aider votre enfant à grandir ! Peut-être aurez-vous envie de vous inspirer des secrets de Pierre et Fanny !

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